Explications d'Albert sur son mode travail :

" L'encrage prend, bien évidemment, énormément de temps. Ce qui compte, c'est le résultat et l'exigence que l'on y apporte. Il faut savoir, que le résultat du bouquin noir et blanc (édition 2B chez Soleil) rend l'encrage un peu plus fort que sur les originaux, des subtilités disparaissent pour privilégier la qualité du noir (on n’a rien sans rien). Tout dépend en fait de la planche, de l'énergie que tu veux avoir ou pas.

En ce qui me concerne, l'encrage peut aller de 4 jours à 1 semaine, voire pour les plus complexes 2 semaines!

Alors, quand je feuillette Paradis Perdu et que je vois le boulot qui m'attend pour le second tome, j'en ai des frissons parfois. Paradis Perdu aurait du être prépublié beaucoup plus tôt dans Lanfeust Mag, mais comme je suis très lent et que je ne peux pas planifier longtemps à l'avance, ils m'ont laissé près de 4O planches d'avance… Les nuits blanches je connais plus que bien…

Quand j'étais étudiant, j'ai commencé mes premières nuits blanches et depuis elles sont devenues mes meilleures amies.

L'encrage est ce qui me prend le plus de temps. C'est long et passionnant. Mais ce qui me plait le plus, c'est quand même le story-board et le calque préparatoire. Là, y la vie et l'aléatoire, c'est le moment le plus excitant.

Le moment que je déteste le plus, c'est le report à la table lumineuse, je déteste vraiment cela, mais ça me permet de retravailler mes crayonnés au propre ? Ensuite je retravaille tous mes crayonnés reportés au maximum de précision de manière à ce que l'encrage ne soit que de la technique et de la patience. Voilà pour ce qui est de l'élaboration d'une planche. La passion permet d'aller plus loin. Les gens passionnés me plaisent. "